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Un échange transfrontalier de compétences permet à des enfants lituaniens de recevoir le traitement anticancéreux qu’ils méritent

Les opportunités de recherche et de formation au niveau international sont rares pour les chercheurs lituaniens en oncologie pédiatrique. Le projet TREL, financé par l’UE, a permis d’en détacher 32 dans les plus grands établissements de soins d’Europe. Le programme a déjà un impact sur le traitement des cancers pédiatriques en Lituanie, où il accélère l’excellence scientifique dans ce domaine.

©Konstantin Yuganov #482327502 source: stock.adobe.com 2023

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Selon l’Organisation mondiale de la santé, près de 400 000 enfants et adolescents développent un cancer chaque année. Dans les pays à revenu élevé, les taux de survie peuvent atteindre 80 %.

Pourtant, «en Lituanie, les taux de survie sont inférieurs de 10 à 20 % à la moyenne européenne», note Jelena Rascon, coordinatrice du projet TREL, financé par l’UE. «Avec seulement près de 80 nouveaux cas de cancer pédiatrique par an, il est difficile de développer l’expertise clinique que ces enfants méritent.»

Le manque d’investissement dans les infrastructures lituaniennes d’oncologie a également entraîné une pénurie de chercheurs et une réduction des opportunités de partage des connaissances au niveau transnational.

Afin d’inverser cette tendance, TREL a jumelé 10 équipes pluridisciplinaires (comprenant 32 spécialistes) de l’hôpital universitaire Santaros Klinikos de Vilnius (VULSK, le coordinateur du projet) avec neuf partenaires de recherche internationaux spécialisés.

«Grâce à ces jumelages, nous avons pu lancer nos propres recherches, mener des essais cliniques et, au final, traiter le cancer de manière plus efficace», explique Jelena Rascon. «Les partenaires ont également déclaré que l’étude de nos dossiers et la prise de conscience de nos défis leur avaient permis d’enrichir leurs propres connaissances.»

Poser de meilleurs diagnostics

TREL s’est concentré sur les tumeurs cancéreuses solides, qui peuvent apparaître dans de nombreuses parties du corps, en sélectionnant celles qui sont les plus fréquentes chez les enfants.

Des chercheurs du VULSK ont rejoint des groupes européens d’oncologie pédiatrique qui consacrent leurs travaux aux tumeurs cérébrales pédiatriques (SIOP-BTG), aux neuroblastomes (SIOPEN) et aux tumeurs rénales (SIOP- RTSG), avec neuf professionnels participant à diverses activités de transfert de connaissances.

Après avoir suivi une formation sur l’échantillonnage des tumeurs rénales, les biobanques et l’interprétation des biomarqueurs au Centre Princesse Máxima des Pays-Bas, des médecins du VULSK prennent désormais part à l’étude pédiatrique internationale SIOP UMBRELLA.

En outre, un biologiste moléculaire du VULSK a été détaché auprès de l’Institut autrichien de recherche sur le cancer de l’enfant (CCRI) à Vienne afin d’en apprendre plus sur les techniques de biopsie liquide, les diagnostics moléculaires et la manipulation des échantillons. Ce détachement a permis aux chercheurs du VULSK de commencer à prélever des échantillons de neuroblastome (un cancer qui se développe dans les cellules nerveuses immatures) dans le sang et la moelle osseuse, pour y détecter des biomarqueurs tumoraux.

«Avant, nous devions envoyer des échantillons de sérum de nos patients atteints de neuroblastome pour qu’ils soient analysés. Nous sommes désormais en mesure de le faire nous-mêmes», remarque Renata Blackutė, responsable de projet du VULSK.

Révolutionner le profilage des risques

L’un des principaux objectifs de TREL consiste à acquérir l’expertise en bio-informatique nécessaire à la mise en œuvre du séquençage du génome entier (WGS pour «whole genome sequencing»), qui permet d’identifier les personnes et les familles susceptibles de développer un cancer, et d’éclairer ainsi les décisions cliniques.

Suite à ces activités de jumelage et au détachement auprès du Rigshospitalet à Copenhague, au Danemark, l’équipe met actuellement au point des procédures opérationnelles standard en bio-informatique au VULSK, tout en continuant à faire progresser ses capacités de séquençage.

«Alors que nous n’effectuons actuellement que des WGS dans le cadre d’études de recherche, nous procédons au séquençage de l’exome entier, qui sépare les régions des gènes codant pour les protéines, à des fins de diagnostic. Nous avons ainsi déjà pu détecter des variantes génétiques rares chez nos patients, et l’expertise transnationale de TREL nous a aidés à évaluer leur risque.

«En outre, les membres de la famille à risque asymptomatiques ont été testés. Les personnes présentant des variantes ont reçu des recommandations de surveillance», ajoute Renata Blackutė.

L’équipe prévoit d’utiliser le WGS à des fins de diagnostic dans un avenir proche.

Dans le même temps, un pathologiste lituanien a été détaché auprès du Centre médical universitaire de Hambourg-Eppendorf, en Allemagne, où il a été formé aux techniques neuropathologiques modernes, comme les réseaux de méthylation, qui permettent de classer génétiquement les tumeurs. Ces connaissances contribuent à prédire la réponse probable au traitement.

«Aujourd’hui, les tumeurs biopsiées des patients atteints d’un cancer du système nerveux central traités au VULSK sont systématiquement évaluées en suivant ces techniques, et nous prévoyons de les appliquer à d’autres types de tumeurs», déclare Renata Blackutė.

Vers des traitements plus efficaces

Des pharmaciens et des oncologues du VULSK ont aussi été détachés au Rigshospitalet pour y suivre une formation sur les médicaments cytostatiques destinés aux enfants, notamment sur la manière de les administrer, les installations nécessaires et les réglementations associées.

L’équipe a ensuite mis en place des procédures opérationnelles standard pour l’administration de ce médicament, le busulfan, déjà utilisé dans la pratique clinique et qui servira également dans les prochains essais cliniques. À ce jour, cinq accords ont été signés afin de lancer trois essais cliniques multicentriques internationaux ainsi que deux études d’observation.

En outre, à la suite des résultats d’une enquête nationale et d’une formation dispensée par le Centre Princesse Máxima, le VULSK élabore des plans de soins en matière de fertilité qui intègrent l’utilisation de technologies in vitro pour retransplanter du tissu ovarien sain chez des survivantes du cancer.

Des bénéfices déjà engrangés

Les objectifs du projet TREL s’alignent bien sur le plan européen pour vaincre le cancer, notamment sur son initiative «Venir en aide aux enfants atteints d’un cancer», ainsi que sur l’approche scientifique de réduction de la charge de morbidité et des inégalités liées au cancer dans l’UE de la Mission européenne contre le cancer.

En effet, deux passeports de survie au cancer ont déjà été délivrés à des enfants et décrivent leur plan de soins suite à cette maladie. Disponibles en plusieurs langues, ils garantissent la continuité des soins au-delà des frontières.

«Mieux encore, 32 enfants ont bénéficié de l’expertise d’équipes pluridisciplinaires internationales, qui ont formulé des recommandations de traitement individuelles. Ce projet a réellement inspiré confiance dans la qualité des soins dispensés par les professionnels lituaniens», conclut Jelena Rascon.

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Détails du projet

Acronyme du projet
Trel
N° du projet
952438
Coordinateur du projet: Lituanie
Participants au projet:
Autriche
Belgique
Danemark
France
Allemagne
Italie
Lituanie
Pays-Bas
Coûts totaux
€ 898 927
Contribution de l’UE
€ 898 927
Durée
-

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