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Comment les machines à laver payantes pourraient assainir l’industrie manufacturière

L’économie circulaire peut contribuer à la croissance économique tout en répondant aux ambitions de durabilité. Le projet ReCiPSS, financé par l’UE, montre comment l’industrie manufacturière peut y parvenir en adoptant des systèmes produit-service. Le passage de l’industrie à un modèle circulaire offre de nouvelles opportunités commerciales et réduit les déchets et les dommages environnementaux.

©starush #116555534 source: stock.adobe.com 2023

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Si la demande toujours croissante de biens de consommation contribue à stimuler les économies, fabriquer ces produits de manière durable reste un défi, car la fabrication repose souvent sur le modèle «extraire-fabriquer-jeter». En outre, la disponibilité des matières premières diminue, les réglementations environnementales deviennent plus strictes et l’attente des consommateurs pour des produits plus écologiques se fait grandissante.

La pratique des systèmes de fabrication circulaire (SFC) offre une alternative intéressante en optimisant les ressources et en réduisant les déchets. Pourtant, selon Magnus Wiktorsson, coordinateur du projet ReCiPSS, «la recherche montre que ces approches sont souvent fragmentées, complexes et mal mises en œuvre».

Afin de démontrer comment les SFC peuvent contribuer de manière significative à l’économie circulaire, ReCiPSS a transformé les modèles commerciaux de deux secteurs très différents — les produits blancs et les pièces détachées automobiles (pièces réusinées), en introduisant des solutions produit-service dans les deux cas.

Ces secteurs ont été sélectionnés parce qu’ils se distinguent par l’étroitesse de leurs chaînes de valeur. Les fabricants d’équipements d’origine (OEM) de produits blancs exercent généralement un grand contrôle sur leur chaîne de valeur, alors que la chaîne de valeur est plus complexe pour les pièces automobiles.

«En développant ces deux modèles commerciaux très différents, nous avons veillé à ce que nos principes économiques soient applicables à toute une série de scénarios de fabrication», explique Farazee Asif, directeur des opérations de ReCiPSS.

La révolution est en marche

Pour le démonstrateur de produits blancs, Gorenje, partenaire du projet, a déployé 333 lave-linge et sèche-linge spécialement adaptés au paiement à l’utilisation au Danemark, aux Pays-Bas, en Slovénie et en Suède, les installant chez des particuliers, dans des dortoirs d’étudiants et dans des laveries communautaires.

Chaque appareil était équipé de capteurs permettant de suivre en temps réel le fonctionnement des machines, ainsi que les statistiques de leur cycle de lavage (température, charge, etc.). Les données obtenues sont hébergées sur une plateforme de l’Internet des objets, à laquelle les utilisateurs, les équipementiers et les prestataires de services ont accès. Elles peuvent fournir des alertes lorsque les machines nécessitent un entretien, ainsi que des conseils aux utilisateurs, par exemple sur la manière de réaliser des économies d’énergie.

«Nous avons également étudié les possibilités de réparation et de recyclage, en mettant en place l’infrastructure nécessaire pour remettre à neuf chaque appareil au moins deux fois, afin qu’il puisse fonctionner correctement pendant trois cycles de vie de cinq ans chacun», ajoute Farazee Asif.

Cette solution prolonge la durée de vie de chaque appareil, augmente l’efficacité globale des ressources, réduit la pollution et les déchets, tout en rendant la lessive plus écologique.

Supérieur à la somme de ses parties

Le démonstrateur automobile, qui permet d’échanger des pièces (appelées «pièces de base»), a été mis en œuvre par C-ECO, partenaire du projet, et testé en Allemagne. Il s’agit d’une offre de «gestion en tant que service», soutenue par une plateforme de gestion des données.

Par rapport au démonstrateur de produits blancs, la chaîne de valeur du commerce de pièces automobiles est plus complexe, car elle fait appel à des tiers pour la logistique, l’approvisionnement et la remanufacturation. Cette complexité augmente les délais, les coûts et la variabilité de la qualité, rendant la réutilisation des pièces moins attrayante que la simple recherche de nouvelles pièces, pour les personnes chargées de la construction et de l’entretien des véhicules.

ReCiPSS simplifie le processus en incluant toutes les étapes du commerce des pièces de base — telles que l’inspection, le tri et le transport — dans un guichet unique, tout en garantissant que les informations sur les pièces de base sont accessibles et fiables.

Pour évaluer les performances des deux démonstrateurs, cinq modèles de simulation ont été développés et ont permis à l’équipe d’expérimenter différents paramètres opérationnels, de chaîne d’approvisionnement, de coût du cycle de vie et de conception des produits. Les résultats obtenus ont permis d’élaborer des stratégies commerciales et de revenus.

«Nous avons estimé que, collectivement, nos 333 appareils de laverie pourraient générer des revenus de 90 à 150 000 euros par an, tout en économisant 4 tonnes nettes d’équivalent CO2 et 2,8 à 8,3 tonnes nettes de matériaux par an», explique Farazee Asif. «Les 100 000 pièces de base identifiées et évaluées dans notre démonstrateur automobile ont permis d’économiser 390 tonnes d’équivalent CO2 grâce à l’amélioration de la logistique et 450 tonnes d’équivalent CO2 grâce à la remanufacturation.»

Des processus aux politiques

Une note d’information élaborée par ReCiPSS identifie les obstacles rencontrés lors de l’adoption de pratiques de fabrication circulaires et comprend des recommandations pour un cadre de politique des produits, afin d’aider les industries et les gouvernements à passer à une économie circulaire en améliorant les réglementations et en offrant une plus grande certitude économique aux fabricants.

L’Institut royal de technologie KTH, coordinateur du projet, a déjà contribué à l’élaboration de la norme «ISO 59010: Économie circulaire – Recommandations relatives à la transition des modèles d’affaires et des réseaux de valeur» en s’appuyant sur les résultats de ReCiPSS. Il s’agit notamment des enseignements tirés des activités de la chaîne de valeur telles que la conception circulaire, la logistique inverse, la prolongation de la durée de vie des produits et la gestion des ressources.

Le partenaire Gorenje continue de recueillir des données sur ses appareils de laverie avec paiement à l’utilisation afin d’éclairer les innovations futures, avec un déploiement commercial complet prévu pour 2024.

Par ailleurs, la «gestion en tant que service» de C-ECO pour les pièces automobiles de base est déjà un élément essentiel de son portefeuille de produits. Les deux testeurs du démonstrateur continuent à l’utiliser, accompagnés de plus de 7 000 ateliers automobiles et d’une entreprise nouvellement inscrite.

«Cette approche ayant suscité un intérêt au-delà de l’industrie automobile, C-ECO continue de travailler à l’adaptation du service et au développement de nouvelles fonctionnalités afin d’exploiter pleinement ce potentiel dans d’autres secteurs, en partie dans le cadre de l’initiative (DiCiM) , soutenue par l’UE», conclut Farazee Asif.

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Détails du projet

Acronyme du projet
ReCiPSS
N° du projet
776577
Coordinateur du projet: Suède
Participants au projet:
Autriche
Tchéquie
Danemark
Finlande
France
Allemagne
Pays-Bas
Roumanie
Slovénie
Suède
Coûts totaux
€ 8 808 102
Contribution de l’UE
€ 6 837 122
Durée
-

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