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Convertir le CO2 en méthanol via la production d’acier pour alimenter le transport maritime

Depuis la fin des années 1980, le méthanol est présenté comme un «carburant de l’avenir» respectueux du climat, mais son utilisation reste limitée. La possibilité de le produire à partir de CO2 a récemment ravivé son intérêt. Un projet financé par l’UE l’a utilisé pour décarboniser l’industrie sidérurgique et alimenter les cargos, ce qui serait bénéfique pour l’environnement et les citoyens.

©silvae #226756262 source: stock.adobe.com 2021

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L’industrie sidérurgique et le secteur maritime sont deux des plus gros émetteurs de CO2 au monde, représentant respectivement 8 % et 2,5 % des émissions de CO2. Et si une nouvelle technologie de conversion conçue spécialement pour les centrales électriques des aciéries pouvait faire d’une pierre deux coups?

Une telle technologie — ou plutôt une combinaison de technologies — est désormais disponible grâce aux efforts déployés dans le cadre du projet FReSMe financé par l’UE. Ce projet est parvenu à combiner une technologie innovante de captage du CO2 avec un procédé avancé de synthèse du méthanol. «Tout se passe pendant le processus de fabrication de l’acier. Plusieurs flux gazeux sont générés et sont normalement brûlés dans la centrale électrique de l’aciérie ou utilisés pour produire de l’électricité. Ce processus engendre de grandes quantités d’émissions de CO2», explique David Cuesta Pardo, coordinateur du projet pour le compte d’I-Deals, filiale d’Everis. «Avec FReSMe, nous pouvons recycler le CO2 et le transformer en méthanol, qui a plus de valeur que l’électricité qui serait produite à la place. Tout excédent de CO2 non utilisé pour la production de méthanol est préparé pour le transport et le stockage, ce qui permet une décarbonisation profonde de la fabrication de l’acier.»

Le méthanol produit par FReSMe se trouve être une alternative prometteuse au combustible fossile marin. Il est généralement reconnu comme étant sûr, rentable, largement disponible et propre. Il peut réduire considérablement les émissions d’oxydes de soufre, d’oxydes d’azote et de particules du secteur, et peut aider ce dernier à respecter les futures réglementations en matière d’émissions sans nécessiter de lourds investissements de la part des armateurs.

«Le méthanol ne contient pas de soufre et ne génère aucune émission de suie. Il peut être brûlé dans des moteurs modifiés et est liquide à pression et température ambiantes, ce qui simplifie les opérations de stockage et de soutage. Le méthanol à faible teneur en carbone de FReSMe va encore plus loin puisque, contrairement au méthanol produit à partir de gaz naturel, il contribue à la décarbonisation du transport maritime», explique David Cuesta Pardo.

L’Organisation maritime internationale ayant fixé un objectif de réduction des émissions de 50 % pour 2050 (par rapport à 2008), FReSMe est une opportunité bienvenue pour un secteur soumis à une forte pression pour changer ses habitudes.

Viser plus de marchés

Le projet a atteint son principal objectif. L’équipe du projet a démontré avec succès la faisabilité technique de la production de méthanol à partir des effluents gazeux de l’aciérie, et a produit plusieurs tonnes de méthanol en utilisant le gaz des hauts fourneaux de l’aciérie de SSAB à Luleå (Suède). «Nous nous concentrons désormais sur l’analyse de l’ensemble du méthanol généré lors des essais, afin de valider nos travaux antérieurs avant d’atteindre notre dernière étape», fait remarquer David Cuesta Pardo.

Cette étape consiste à utiliser le méthanol carburant de FReSMe pour alimenter le navire Stena Germanica qui assure la liaison entre Göteborg et Kiel. Le Stena Germanica est un grand ferry de croisière en service depuis 2001 et est devenu le premier grand navire maritime à fonctionner au méthanol après avoir été converti en 2015.

D’ici la fin de sa durée de vie, FReSMe devrait avoir des répercussions multiples allant bien au-delà du secteur de l’acier. Le méthanol peut en effet devenir un catalyseur pour le développement de l’hydrogène vert et de l’énergie renouvelable associée nécessaire à son obtention. Il s’agit d’un alcool très polyvalent, largement utilisé comme composant chimique et dans les applications de carburant pour les transports. Comme l’ajoute David Cuesta Pardo, «les mélanges de méthanol à faible teneur en carbone de FReSMe peuvent réduire les émissions de transport routier provenant des flottes de véhicules à moteur à combustion et des infrastructures de ravitaillement. Le méthanol peut être mélangé directement à l’essence et être utilisé pour la production de biodiesel et d’additif MTBE pour l’essence».

Maintenant que la technologie est prête à passer à la phase suivante de son développement et que la technologie de synthèse du méthanol a atteint le statut commercial, David Cuesta Pardo est convaincu que l’hydrogène vert est à portée de main. Avec les bonnes politiques et réglementations, l’adoption du marché pourrait en effet être plus proche que nous le pensons.

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Détails du projet

Acronyme du projet
FReSMe
N° du projet
727504
Coordinateur du projet: Spain
Participants au projet:
Islande
Italie
Pays-Bas
Roumanie
Slovénie
Espagne
Suède
Coûts totaux
€ 11 406 725
Contribution de l’UE
€ 11 406 725
Durée
-

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