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Un moyen révolutionnaire pour traiter le syndrome du grêle court

Le syndrome du grêle court est un trouble médical sans remède connu et aux options thérapeutiques limitées. Un projet financé par l’UE entendait toutefois remédier à cette situation en créant un intestin grêle fonctionnel à l’aide des cellules ou du tissu des patients. Le résultat pourrait améliorer considérablement les chances de survie et le niveau de vie des personnes atteintes de ce trouble.

© syahrir #279527886, source: stock.adobe.com 2021

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Le syndrome du grêle court (SGC) est un trouble médical causé par l’absence d’un intestin grêle pleinement fonctionnel. Qu’il s’agisse d’une malformation congénitale ou qu’il ait été causé par une ablation chirurgicale de l’intestin grêle, le SGC est un trouble rare qui touche près de 13 000 personnes dans l’Union européenne. En l’absence de traitement, ce trouble peut empêcher les intestins d’accomplir leur fonction nutritionnelle.

Il n’existe malheureusement aucun remède pour le SGC, et les options thérapeutiques actuelles présentent des taux de survie faibles et peuvent entraîner de graves effets secondaires, notamment chez les enfants. C’est pourquoi des chercheurs s’engagent avec le projet INTENS, financé par l’UE, à mettre au point une solution améliorée.

«Nous avons pour objectif de créer un intestin grêle fonctionnel qui pourrait être utilisé dans le traitement des patients atteints du SGC», indique Paolo De Coppi, professeur de chirurgie pédiatrique au National Institute for Health Research à l’UCL Great Ormond Street Institute of Child Health et coordinateur du projet INTENS.

Dépasser toutes les attentes

De nos jours, le traitement du SGC requiert une nutrition parentérale à long terme (nutrition par les veines) ou la transplantation d’un organe. Alors que la première n’offre pas de remède définitif, la dernière est associée à une pénurie d’organes. Ainsi, ces deux approches thérapeutiques ont un impact limité.

Pour relever ce défi, le projet INTENS s’est concentré sur le développement d’une stratégie d’ingénierie tissulaire autologue, soit le processus de traitement d’une personne en utilisant ses propres cellules ou son propre tissu. «Cette approche nous permettrait de passer outre cette pénurie d’organes et d’éviter de recourir à la pratique risquée qui consiste à supprimer la réponse immunitaire du patient», remarque Paolo De Coppi. «Les résultats obtenus jusqu’à présent ont dépassé toutes nos attentes.»

La fabrication par le projet de greffes autologues de muqueuse du jéjunum est un exemple de cette stratégie. «En d’autres termes, nous avons utilisé des biomatériaux prélevés sur des patients pédiatriques atteints du SGC pour concevoir du tissu vivant du revêtement interne de l’intestin grêle qui pourrait, en théorie, faire l’objet d’une transplantation chirurgicale», explique Paolo De Coppi.

Les chercheurs ont également découvert des similitudes entre les échafaudages de l’intestin grêle et du côlon (c’est à dire les matériaux conçus utilisés pour former de nouveaux tissus fonctionnels). Selon Paolo De Coppi, cela indique qu’ils pourraient être utilisés de manière interchangeable en tant que plateformes pour l’ingénierie intestinale. «Cela ouvre la porte à l’utilisation du côlon résiduel en tant qu’échafaudage chez les enfants dépourvus de leur intestin grêle», déclare t il.

Pour étayer cette découverte, Paolo De Coppi et son équipe ont transplanté des échafaudages de côlon in vivo, démontrant ainsi qu’ils peuvent survivre pour former des structures fonctionnelles à court terme. «Ces découvertes apportent des données sur la preuve de concept de l’ingénierie de greffes du jéjunum spécifiques aux patients, destinées aux enfants qui présentent une insuffisance intestinale, ce qui, à terme, permettra de restaurer leur autonomie nutritionnelle», ajoute Paolo De Coppi.

La conceptualisation pour guider extrinsèquement l’auto organisation des cellules souches en dispositifs organoïdes sur puce fonctionnels représentait un autre résultat clé du projet. «Ces dispositifs sont conçus pour modéliser les fonctions des organes humains in vitro et nous permettre d’atteindre des formes, des tailles et des fonctions organoïdes davantage pertinentes sur le plan physiologique», fait remarquer Paolo De Coppi.

Un changement radical dans le traitement du SGC

L’ensemble des résultats du projet INTENS représente un changement radical dans le traitement du SGC. «L’implication de ces résultats est tellement pertinente dans ce domaine que “Nature Medicine” a décidé de publier un éditorial sur le sujet et “Nature Reviews Gastroenterology & Hepatology” un point en recherche», indique Paolo De Coppi. «Cela s’ajoute aux deux publications ayant déjà présenté nos résultats.»

Plus important encore, les travaux de ce projet aboutiront à terme à un traitement amélioré pour les patients atteints du SGC. «Non seulement cela rendra le traitement bien plus abordable et accessible pour les patients atteints du SGC, mais cela est également susceptible d’améliorer considérablement leur pronostic et leur mode de vie», conclut Paolo De Coppi.

L’équipe s’efforce actuellement de faire progresser ces résultats vers la commercialisation et l’application en clinique.

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Détails du projet

Acronyme du projet
INTENS
N° du projet
668294
Coordinateur du projet: United Kingdom
Participants au projet:
Denmark
Netherlands
United Kingdom
Switzerland
United States
Coûts totaux
€ 7 101 716
Contribution de l’UE
€ 5 990 464
Durée
-

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